Troisième match de ce mondial d'improvisation : le public est toujours aussi chaud. Ce soir le dernier voile sera levé sur toutes les équipes : nous découvrons enfin l'équipe d'Italie. 
Sans plus attendre les voici rentrés en scène pour nous interpréter leur hymne. On y découvre déjà leur auto-dérision « et peut être qu'on comprend rien (…) mais on apporte beaucoup de joie ».

L'équipe de France rejoint à son tour la scène, le redoutable MJ et ses assesseurs s'installent, les musiciens sont prêts à jouer, c'est parti !

Le match s'ouvre sur une comparée « le calme avant la tempête ». Du côté des italiens on a vu une belle envolée lyrique en famille qui a atterri à Strasbourg, et chez les français un soap-opéra sur un yatch où se déroulent cachotteries et amourettes.

A la troisième improvisation, le MJ nous annonce une catégorie « du coq à l'âne ». On a donc pu voir des éboueurs faire la grève face à une malade de l'autorité et de la propreté du mur de Berlin. Tout le monde redoutait la colère de cette « Führer », même les petites plongeuses à la vaisselle. On a ri au running gag d'un éboueur obsédé par la trace de ses semelles dans l'eau, et on a levé le poing lorsqu'on a entendu « on a le droit d'être une femme et d'avoir une moustache ». La fin de cette improvisation nous a permis de constater encore une fois que la colère d'une personne pouvait d'abord être dû aux dires des autres. Si nous laissions tomber nos complexes, le monde ne serait-il pas plus apaisé ?

S'en est suivi à nouveau une comparée, « le sofa rouge ». Les français ont misé sur un humour d'accumulation pour nous présenter la difficulté de vivre en colocation quand les meubles sont trop bons. Ce qui finalement n'est pas un problème quand on accepte de vivre les uns sur les autres.

Grâce aux italiens on a découvert qu'on pouvait déterminer l'ADN très détaillé d'un criminel juste en léchant une goutte de sang, et comment incriminer quelqu'un juste avec une goutte de cocktail. Comme quoi l'abus d'alcool est réellement dangereux...

Cette première mi-temps s'est terminée sur un crescendo assez épique où l'on nous présentait un pizzaïolo maître kebabiste qui parle à sa viande, dragueur de chanteuse, se fait tenir la jambe par une vieille cliente un peu trop open, tout en étant submergé par la demande et les livraisons.

Celui-ci s'est ensuite mis à servir des membres au prix d'un bras à Madonna qui chante comme la Castafiore, pour finir par massacrer des hommes-viande à la tronçonneuse devant Beyoncé et Toutankhamon. C'est tout le plancher du Fossé des Treize qui a tremblé, alors le MJ, avec l'entrain du public, en a demandé une dernière. Nous avons donc achevé cette mi-temps devant une pizza commandée par satellite, découpée au laser bionique. On y a vu aussi un livreur super-héros, et un pizzaïolo hanté par l'âme de toutes les femmes de sa vie. 

Le match a repris sur une catégorie mise en scène où l'on a pu voir un couple faire un pique-nique à côté de l'autoroute. On s'est amusés devant cette femme qui attendait désespérément une demande en mariage tandis que l'homme n'avait d'yeux que pour sa nouvelle Tesla. 

Un peu plus tard on nous a offert une belle poésie sur l'imaginaire, l'innocence de l'enfance, sur la mixte « Rose des vents ». Une petite capitaine et son moussaillon cherchaient la terre mais nous ont finalement apporté un tendre message pour continuer à croire en ses rêves et à espérer.

Cette improvisation a été suivie par une comparée proposant à chaque équipe de faire un vidéo clip au choix. Les français nous ont imagé tous les complexes de l'amour sur «what is love » et les italiens étaient plus vivants que jamais sur « born to be alive ».

Enfin, ce match s'est terminé sur « Le bal des oubliés ». Ce fut une très belle improvisation à la manière de Tim Burton. Face à cet univers de merveille et de poésie, je dois avouer que les larmes me sont montées à un moment donné. Cette improvisation a duré plus de dix minutes et elle nous a rappelé qu'il faut exprimer ses émotions pour ne pas tomber dans l'oubli. 

Ce chouette match où la rencontre et les belles images étaient présentes s'est soldé sur un score de 8 à 6 pour la France.

Compte-rendu : Laurine Lehmann

Toutes les photos (crédits : Olivier Bauer - Ophélie Pavon) :