C’est déjà le 3ème match de l’équipe de France mais aussi de leurs homologues québécois, dans ce mondial d’impro. 

Le MJ lance cette rencontre avec une mixte sous le thème « air liquide ». Un cours de natation assez spécial d’un enfant qui essaye son nouveau maillot assez « strechy ». La tenue finit par rassembler moniteur et apprenti qui choisissent de faire « le grand saut » ensemble. 

Les deux équipes nous transportent, pour cette troisième improvisation, dans un monde magique où une fée stagiaire essaye d’exaucer, tant bien que mal, le voeu d’un « enfant de 24 ans »: raviver la flamme entre ses parents séparés. «S’aimer c’est voler plus haut. S’aimer c’est ce qu’il y a de plus beau ». 

S’en suit une comparé sous le thème « le ticket de sa vie ». Une intervention musclée de policiers armés et un renfort par hélicoptère pour… une femme qui cadenasse, là où il ne faut pas, son vélo. Du côté français, les jouteurs nous montrent les répétitions d’une représentation pour les 3-4 ans: une formule comptine, une version film d’horreur et une reprise en (supposé) néerlandais. 

La première mi-temps s’achève sur un mashup building à la manière d’un film de gangster. Un bâtiment mal fréquenté réunit un homme qui joue en cachette de sa femme, une prostituée enceinte et un barman violenté par son client. Les aller-retour entre une salle de jeu clandestine, un bar miteux et l’appartement d’une prostituée nous emmènent dans trois histoires différentes, qui finissent par s’entremêler. 

La deuxième partie du match s’est lancée dans la même ambiance avec une comparé, catégorie impro de la mort: chez les français, on rencontre un homme qui ne peut pas vivre à plus de 5 m de ses bien-aimés, même s’il faut les attacher. Pour le Québec, c’est un cours de chorale dans une colonie de vacances. Les conditions sont extrêmes: 4 jours sans repas et des exigences hors-normes d’un maestro irascible. « Je veux que le public sorte de cette salle et se dise: j’ai vécu quelque chose ».

Les jouteurs enchaînent avec une mixte où une mystérieuse pépite retrouvée dans un jardin transforme son découvreur, petit à petit, en or. Sa femme « qui l’aime certainement énormément » est prête à le vendre pour 500 euros et (surtout) une journée de golf. 

Et toujours en mixte, on assiste à la tentative d’assasinat d’un seigneur richissime au détriment du reste de la population. Le clergé lui « réclame la part de Dieu » et d’autres fortunés tentent de le tuer. Ces derniers se font passer pour des pauvres pour approcher leur cible, mais ils se font démasquer finalement par « une montre Rolex ».  

Une comparée « derrière la porte » impose aux deux équipes de choisir une catégorie. Oscar pour les québécois: on assiste à un film d’horreur (réalisé avec les moyens de bord) ayant remporté la statuette de la meilleure figuration, meilleur costume et meilleurs effets spéciaux. Chez les français c’est la catégorie cuisine et dépendance: un post rendez-vous Tinder qui se déroule dans un salon et une salle de bain. Des paires de chaussures et des châles s’envolent. « Tiens moi la main pour que je sache qu’on est ensemble ». 

La dernière improvisation est une médiéval fantastique japonaise. Pendant 11 min, les jouteurs construisent l’histoire du forgeron du roi avec « son arme de la lune » et de son apprenti. Ensemble, ils combattent les cinq éléments « l’eau, la terre, le feu, l’air et….un autre » pour protéger la population. Le cinquième élément qui les sauve finalement est « l’amour…l’amour de la nation ». 

Un match haut en couleur, plein d’émotions et de personnages remporté par le Québec. 

Compte-rendu : Aya Alkhiyari
Toutes les photos (crédits : Ophélie Pavon) :