Lundi, 5h du matin. Je pourrais vous faire croire que j'écris ce compte-rendu Italie-Belgique, fraîche, à 8h du matin. Il n'en est rien.

Un Mondial d'impro, qu'on se le dise, c'est aussi ses afters. Reportage de terrain, immersion et sacrifice de ma nuit de sommeil : j'ai suivi les 8 motivés (2 Suisses, 6 Belges) jusque dans un FAT plutôt désert, pour un after d'after. Dans le bar, un chant s'élève : les Belges se déclarent en finale…de la fête. (Couronne bien méritée en ce dimanche soir dans ce dernier-dernier bar ouvert dans Strasbourg, sacro-sainte capitale du calme.)

Mais revenons à ce qui nous a amené jusque-ici : ce dimanche bien rempli, et ce match Belgique- Italie.
Il commence par l'hymne de nos Latins qui n'amènent «pas de pizzas mais beaucoup de joie», puis des Belges, qui nous invitent à «faire un tour en Absurdie».
Grands sourires des deux côtés, le match peut démarrer.




On débarque directement dans «le bar central». Une mixte qui voit défiler des inspecteurs chargés de respecter des obligations de boire, et de «dire à quelqu'un qu'on l'aime». Un énorme JE T'AIME et une belle déclaration comme on n'en fait plus, plus tard, et le match est lancé !

S'en suit une comparée légère : « Jamais sans ma plume». Soap opéra, «épisode 80», chez les Italiens. Supplice SM, punition à la plume, et voyeurisme chez les Belges.
Pour ramener de la poésie, «La rivière à l'envers». Une fresque féministe plus qu'inattendue, à coup de fausse-fraternité mais vraie sororité, de ricochets, de jeux improbables, de prophéties tout de même réalisables et de sœurs qui montent sur un poisson.



On redynamise le tout avec une Diable entends-tu ce que je vois ? . Un pompier pour les Belges, qui finit en pole-dancer, pour les Italiens. Puis on échange les rôles et la bande-son de Denver le dernier dinosaure, dans les oreilles du nouvel observateur. L'Italien mime un prof des écoles, pour qui des gosses à parapluies sont comme «des petits cocktails». En Belgique on y voit un gars, et ses amis imaginaires.

On enclenche sur un concours de miss, de saltos «plus rapides que le regard», en mixte. En bref : qui, de ses deux envoyées, deviendra «le centre de l'attention» ?
Pour clore cette première mi-temps, une Heroic Fantasy, sur le «masque de pierre». Des géants de pierre, des malédictions, et surtout : des unions impossibles entre des elfes noirs…et des gars qui râlent et se battent beaucoup trop.

Une mi-temps et une mise en scène plus tard : une BlackOut avec loupiottes et guirlandes de Noël. On part d'un Père Noël qui reprend des cadeaux, et on finit sur une installation lumineuse aux faux airs de traîneau qui s’envole. Puis deux portraits de famille plus tard (burlesque chez les Italiens, ambiance TV, famille éclatée et Confessions intimes chez les Belges : «j'ai même mangé Barbie HipHop»), on découvre une belle atmosphère inquiétante sur «La chose venue d’en-bas». A la fin : quelques blagues potaches, des cris aigus et des faute s du MJ.


Retour des comparées : «Premiers pas». Un rencard sandwich pâté/camembert, et grosses galoches chez les Belges («Je suis content que notre première fois se passe devant tout le monde, dans un parc»), et du théâtre absurde sur la procréation et la naissance de l'Homme chez les Italiens.

Pour rester dans les échanges de salive : un partage de mucus sur une mixte. Des Siamois bien trop tactiles, et une histoire de «match miroir». …Les doigts dans le nez, ces Olympiades de Siamois !

Dernière impro en apparence : une comédie musicale en  Des chorégraphies, des chœurs, des morceaux de corps, des cris du corps, encore.
Une «fabrique de dentelle»  de plus de 10 min  qui en bluffera plus d'un , dont un MJ qui met des pouces.. 



Le match ayant été, tout au long de la soirée, très serré, une supplémentaire tombe : ce sera une squash. Suppositoire, homme-téléphone qui vibre, des «bisous-bisous» (et des escaliers encore et toujours manipulés)… Les propositions pleuvent et à la fin…le score final est annoncé : 8 à 7, pour l'Italie. Bravo à eux !! l'Italie. Bravo à eux Complimenti !

Compte-rendu : Fanny SORIANO
Toutes les photos (crédits : Ophélie Pavon) :